Le Mont Myouboku, l'entrainement si Espéré

Le Mont Myouboku

Je ne savais pas ce qu'Ero-Sennin mijotait, mais le fait de subir tant d'attente me faisait littéralement imploser. Je ne tenais plus en place tant mon désir d'en savoir plus était ardant. Trépignant littéralement d'impatience tel un enfant capricieux à qui on aurait refusé un jouet, je me languissais d'obtenir de mon Senseï aux mœurs volages une quelconque information sur le véritable but de ce pèlerinage. Il me semblait que nous n'avions jamais marché aussi rapidement ni aussi loin du village de Konoha que nous avions quitté il y a deux jours, assez précipitamment je dois dire. L'Ermite pas Nette avait l'air d'avoir voulu effectuer ce voyage sur un simple coup de tête car lorsqu'il me l'a annoncé, j'avais à peine rassemblé mes affaires ainsi qu'un peu de nourriture que nous étions déjà en route. Tant de mystère me rappela l'entraînement au Rasengan, cette puissante technique héritée du Yondaime Hokage que j'avais réussi à maîtriser en un temps record : Durant trois jours, un exercice quotidien sans relâche m'avait permis de me surpasser, de chercher mes limites et de les repousser psychiquement. grâce aux enseignements du Sannin de Konoha, je mûrissais de jour en jour, plus fort, certes, mais espérons-le, plus raisonnable. Il était donc fermement décidé à jouer à nouveau avec mes nerfs, et j'avais un mal fou à me contrôler, de crainte qu'il ne décide subitement de rebrousser chemin. Un silence, brisé par les bruits tantôt furtifs et tantôt lents de nos déplacements en direction d'un mont. Allait-on devoir l'escalader, se perdre dans ses hauteurs, au sein de reliefs abruptes où chaque seconde nous mettions notre vie en jeu ? J'avais du mal à le croire, mais connaissant Ero-Sennin, je craignais désormais le pire. Toutefois, l'endroit était encore assez loin de notre situation actuelle, et nous dûmes nous concéder plusieurs haltes nutritives avant d'espérer l'atteindre, ce qui advint bien assez vite.Mes jambes me faisaient atrocement souffrir. Je ne sentais plus mon estomac tant la faim le tenaillait inlassablement, et ce depuis des jours. Ma tête, lourde, peinait à tenir en place et oscillait à mesure de mes interminables déplacements à travers cette étendue de terres sauvages où l'homme ne semblait avoir jamais mis pied. Ce ne fut que lorsque nous atteignîmes le pied du mont qu'Ero-Sennin débuta les révélations. Joyeux et frais comme au premier jour, je m'approchai de lui sans contenir un sourire espiègle, avide de confidences, tandis que mon corps exprimait également son contentement en me procurant un frisson qui, depuis la nuque, parcourut tout mon dos pour aller se perdre sur mes hanches. Tant de mystère, tant de dissimulations .. parlez, Senseï !!!

Le premier indice résida dans le déroulement théâtral et savamment orchestré d'un imposant rouleau sur lequel figuraient plusieurs noms, précédés du mien. Inscrit il y a de cela quelques années, lorsque mon apprentissage au Kuchiyose batracien avait débuté, j'observai tour à tour d'un œil intrigué ceux de mes prédécesseurs, marqués d'une couleur vive, un rouge sang, comme lors du premier jour. Plus qu'un simple accord, le véritable enjeu du pacte des crapauds reposait sur une confiance et un respect mutuel, sur des serments solides et inébranlables, le tout symbolisé par l'union du nom et du sang. A l'époque, je n'avais pas saisi encore les contraintes que sous entendaient ce pacte, n'ayant eu d'yeux que pour ses indéniables avantages : l'invocation demeurait un privilège exclusif aux hauts gradés, et je me considérais comme particulièrement chanceux de pouvoir y accéder au simple rang de Genin. Bien entendu, un acharnement quotidien avait été le principal instigateur de ma réussite, en plus d'un soutien moral résidant dans la personne de l'Ermite de Konoha. Placés côte à côté, nous fixâmes quelques temps l'objet, puis mon Senseï s'entailla délibérément une parcelle de chair sur son pouce, faisant glisser le sombre liquide jusqu'au creux de sa main en très faible quantité. Tandis que j'admirai tout le savoir faire de l'Homme, résidant dans sa connaissance sans faille des sceaux ninjas et de leurs enchaînements compliqués, je sentis une main se poser doucement sur mon épaule, symbole d'un lien unissant le maître et l'apprenti. La sensation qui suivit fut unique, et sans précédents. Mes sens, troublés par l'apparition d'une brusque fumée blanchâtre, semblable à celle que provoquait le Kage Bunshin, me firent presque perdre sous l'effet de surprise mon équilibre. Et, lorsque l'épais et aveuglant brouillard daigna enfin se dissiper, les environs du Mont semblaient s'être volatilisés avec lui, pour laisser place à un paysage inhabituel et fantaisiste. Sous mes pieds et partout ailleurs, d'étranges plantes à la saveur exotique prenaient vie, déroutant ma vue de leurs foisonnantes et si diverses couleurs vives. L'air était pesant et comprimait mon torse, l'humidité omniprésente faisait déjà apparaître quelques perles de sueur sur mes tempes et ma nuque. Mais ma stupeur, elle, demeura. Dévisageant mon Senseï d'un air ébahi et rayonnant, j'exprimai sans retenue ma joie et mon impatience, le tout se résumant en un seul mot.

- C'est Trop coooooool, Ermite Pas Netttt !
- Content que ça te plaise ! Allez, viens ne traîne pas ! Je vais t'expliquer de quoi il retourne... Cet endroit.. se nomme le Mont Myouboku. Et il est à l'origine de tout ce que je sais, ou presque, et par conséquent, de ce que tu sauras toi même à l'avenir. Les statues, là bas, elles ne te rappellent rien ? C'est ici que résident le Grand Bunta, Gama Ken-san, Gama Kichi, que tu connais bien, et bien d'autres que tu ne connais pas... Nous sommes au Royaume des Crapauds, Naruto ! Ici, Naruto, tu apprendras ce qu'est réellement le pouvoir d'un Ermite ! Et tu pourras atteindre le firmament de la classe incarnée, le summum de la virilité auquel même ta petite Sakura ou Hinata ne pourront résister ! Hahaaa, qu'est-ce que tu dis d'ça ! ?

Doucement, arrivant comme un fantôme, un chose bisarre, petite et rigolote venait d'arriver sur la tête d'Ero Sennin. Je regardais étrangement cette bestiole...

- Alors c'est donc toi, Naruto-kun ! Je t'en prie ! Je te souhaite la bienvenue parmis notre humble communauté ! Que tu es grand... D'après les dires de Jiraiya-chan, tu me semblais plus petit et turbulent. Tu es tout calme, ça va ? Viens donc ! on va aller se rafraîchir. Ca fait plaisir de te revoir aussi, Jiraiya-chan !

On avait rarement eu l'occasion de me voir dans un état si poussé d'extase, de volonté d'en découdre avec un entraînement, ou du moins le supposai-je, des plus rigoureux dont seul Ero-Sennin avait le secret, d'envie de percer les secrets de cet étrange endroit dans lequel il m'avait mené à l'improviste. Bien vite, nous nous retrouvâmes à arpenter d'une démarche solennelle ces lieux à la mysticité affirmée par l'éclosion inattendue de la faune à divers endroits, l'apparition soudaine et presque féérique de plantes uniques qu'il serait impossible de faire pousser sur Terre. Tout cela me laissait présager une situation hors du commun, un événement si extraordinaire qu'il resterait gravé en notre mémoire et en celle de ce décor où les visites d'êtres humains devaient être exceptionnelles. Subjugué par tant de nouveautés en un délai temporel si court, je m'égarai en de perpétuelles divagations concernant la raison de ma présence ici : une nouvelle épreuve m'attendait-elle ? Que recelait ces lieux, ces plantes exotiques, cette étrange lueur semblable à celle de l'aube et du crépuscule unis d'un même ton, quelles âmes dont la portée dépassait l'entendement humain y résidait ? J'allais très bientôt le découvrir ... d'autant plus qu'avec Ero-Sennin en guise de guide, je ne craignais rien ! Sous le coup de l'enthousiasme, mon corps oubliait la fatigue accumulée au cours des derniers jours de marche, me donnant l'impression de renaître sans pour autant effacer de pénibles souvenirs, je respirai mieux et mon sourire, comme éternellement présent sur mon visage, témoignait de ma folie du moment. Buvant littéralement les paroles de mon Senseï, j'écoutai avec une attention dont je ne saisissais même pas l'ampleur ses moindres paroles, fixant le vieux pervers d'un regard à la fois admiratif et envieux. Oui, j'admirais sa personne, je désirais savoir maîtriser aussi bien que lui les Jutsus qui lui avaient valu le surnom peu sensuel d' "Ermite des Crapauds. " Si Sasuke avait trouvé refuge dans l'Antre du Serpent Blanc, auprès de qui il avait du certainement apprendre de puissantes techniques, j'étais certain de pouvoir rivaliser avec lui le jour où ma maîtrise de l'art d'invoquer les crapauds atteindra son but tant escompté. Suite aux paroles de Jiraiya, mon regard et le sien convergèrent vers un point fixe, une statue de pierre représentant un imposant crapaud au regard presque vivant. Loin d'être une anomalie dans ce décor, j'eus l'impression que cette statue n'avait été façonnée par aucune main experte. C'était comme si elle était apparue en même temps que la faune qui l'entourait, qu'elle avait germé de nulle part et que le sol en avait fait sa pièce maîtresse. Une image singulière, peu banale, qui ne manquait pas d'attiser ma curiosité, piquant au vif mon désir ardant d'en apprendre plus. Sans perdre une seule seconde, je fis travailler avec acharnement mon encéphale, cherchant au plus profond de moi même n'importe quel souvenir pouvant me remémorer cet animal à la peau du ventre tendu. Bien entendu, je songeai dans les quelques secondes qui suivirent ma réflexion aux invocations qu'Ero-Sennin m'avait transmis au moyen d'un entraînement rigoureux. Toutefois, je ne parvenais pas à établir de lien direct entre cette figure et mes souvenirs, et j'avais beau me creuser la tête, rien de consistant n'envahissait mon esprit. Fort heureusement, l'Ermite pas Nette apporta quelques précisions à mon égarement intellectuel. Ainsi donc, nous étions dans la demeure exclusive de nos amis batraciens ... tenté sur le coup de remettre en question les dires de me Senseï, je haussai légèrement deux sourcils blonds symbolisant mon étonnement du moment. Les yeux écarquillés de surprise, mes iris bleutées suivant d'un étonnement certain le mouvement large du bras de Jiraya qui semblait embrasser la totalité du lieu, je découvrais enfin l'objectif qu'il m'avait confié, et mes entrailles semblèrent soudainement s'attiser sous l'effet d'un feu soudain.

- Ouaaaaaah, j'ai vraiment hâte, Ero-Sennin, mais qu'est ce que c'est que ce vieux crapaud tout plissé ?
- Hey, gamin, qui tu traites de crapaud tout plissé là ??
- Pour une fois qu'une décennie ne sépare pas deux de mes voyages jusque chez vous, cependant, cette fois-ci, il y aura fort à faire !
- A parce que tu crois que ça a été facile avec toi, Jiraiya-chan ? Héhé, turbulent comme tu étais, j'ai dû t'assagir à coup de baguette !
- Hrum, certes...
- Je taquine ton Sensei, Naruto-kun. Sache que cet homme a été le premier à atteindre dans toute l'histoire du Monde une telle maîtrise, complète et absolue de nos arts ancestraux.
- Héhé, vous me flattez, vraiment...! Je pense que vous savez pourquoi je vous l'ai amené n'est-ce pas ? Ce petit bout d'homme, je pense qu'il est prêt à apprendre les Arcanes du Senjutsu ! Vous nous montrez la voie jusqu'à nos couchettes ? Je pense que je vais rester ici durant la durée de son entraînement, histoire de... Enfin, vous voyez !
- Pas de problème Jiraiya, tu es toujours le bienvenu ! Et toi aussi, petit ! Si Jiraiya pense que tu es prêt alors je lui fais confiance, mais tâche de ne pas me décevoir.
- Hum, à propos, vous n'êtes pas sensés manger à cette heure-ci ? Ou bien j'ai eu de la chance ce coup-ci de ne pas vous interrompre ?
- A dire vrai, l'ancien nous avait prévenu de votre venue en ce jour précis ! Et pour une fois qu'une de ses prédictions était aussi précise, on ne voulait pas rater l'occasion de la vérifier !
- En effet, ça en valait la peine, vu le flou artistique dans lequel il nage le plus souvent... Allez, en route Naruto ! On va aller se reposer un peu et faire quelques exercices avant la fin du jour, puis, demain, on commencera les choses sérieuses !
- Aaaaaaaaaieeeeeuhhh !

Le Vieil Ermite m'ayant précédemment adressé la parole me retourna bien vite le compliment en m'envoyant sans préavis sur le crâne une canne deux fois plus grande que lui. Aussi dure que de l'acier, je sentis un début de bosse apparaître à l'endroit de l'impact que je recouvrai désormais de mes mains, aplatissant au passage quelques mèches blondes récalcitrantes. Il me fallut quelques instants de répit à mes yeux avant de voir à nouveau clair, le choc m'ayant légèrement étourdi. De plus, la force employée par une créature d'apparence et de corpulence aussi chétive m'étonnait quelque peu. J'avais plutôt imaginé l'Ermite des Grenouilles comme un homme d'une assez grande taille, la silhouette robuste et le regard fier empreint d'une sagesse propre à un homme de sa condition. Mais la vérité, et je ne le remarquai que maintenant, était tout autre. Mon attitude, songeai-je, allait devoir s'améliorer, sous peine de sévères corrections, la grenouille ne semblant pas aussi clémente que Kakashi-Senseï ou même Ero-Sennin. D'un geste compatissant, ce dernier vint apposer une main réconfortante sur mon épaule, m'adressant au passage un regard qui me fit ravaler les quelques larmes de douleurs ayant eu le temps d'apparaître aux coins de mes yeux. * Vous auriez pu au moins me prévenir, Ero-Sennin !! * pensai-je en le fixant d'une manière qui voulait tout dire. Après tout, nombreux étaient ceux qui lisaient en moi comme dans un livre ouvert, mais la relation que j'avais développé avec Jiraiya-Senseï était telle que nous semblâmes nous comprendre d'un simple coup d'oeil. Profitant donc de ce lien a priori fort unissant un maître de son disciple, je me chargeai de transmettre à l'écrivain un regard noir, signe qu'il aurait du de toute évidence m'avertir du risque que j'encourrai en prononçant l'objet de mon châtiment corporel. Et, tandis que Senseï s'entretenait avec mon bourreau, ce dernier ne tarda guère à faire l'éloge de son apprenti, devenu selon lui un maître dans l'art des Crapauds. Face à tant de flatteries, le faciès jusque lors peu coloré d'Ero-Sennin vira subitement à un rose prononcé, et je ne pus m'empêcher d'afficher un sourire amusé. L'expression qu'il laissait transparaître sur son visage était semblable à celle qu'il obtenait après une soirée où les réserves de saké avaient considérablement réduit. Un sympathique ébouriffage de cheveux envers ma personne s'ensuivit presque naturellement. Il n'était pas rare de voir Jiraiya effectuer ce signe d'attachement envers son seul élève qui, depuis le temps avait bien grandi, lui compliquant la tâche au fil des années. Moi qui avais eu pour habitude de m'entraîner seul durant mon enfance, je me retrouvai progressivement sous la tutelle exclusive de Senseïs dont la renommée dépassait de loin les frontières du Pays du Feu, et mon moral ne pouvait que s'en trouver renforcé. Le fait qu'Ero-Sennin accepte de surveiller la totalité de mon entraînement me rassurait énormément, et même si j'avais envie de lui rétorquer que je pouvais très bien me passer de lui, la peur de me faire corriger à nouveau commençait à me hanter. La conversation ne tarda pas à s'orienter vers le repas, rituel quotidien me tenant particulièrement à cœur. Passant furtivement une main sur mon épais survêtement criard en direction de mon ventre, je me surpris à l'entendre grincer à plusieurs reprises, tel un vieux plancher usé. Le périple m'avait fatigué, et même si l'envie de débuter l'entraînement se faisait imminente, la voix de la sagesse prima, et je dus me contraindre à prendre une journée de repos. De toute évidence, demain ne serait pas un jour comme les autres mais qu'importe, j'avais hâte de mesurer mes véritables capacités !! Les batraciens nous menèrent vers ce qui semblait être leur lieu d'habitat. Grouillants de partout, se mêlant à la flore au moyen de leur collante couleur de peau, je m'empressai de rejoindre d'un pas vif Jiraiya, seul médiateur entre moi et ces créatures dont j'avais hâte de maîtriser les moindres secrets. Le Senjutsu ... quelle était sa véritable source de pouvoir ? Qu'offrait-il à son détenteur ? Et surtout, quels dangers pouvaient-ils représenter ? Car, et je l'ai su bien assez tôt, tout pouvoir gigantesque comporte une part tout aussi imposantes de risques. Ces derniers n'allaient sûrement pas se révéler anodins ... patience, les réponses viendront demain, j'en suis persuadé !! Doucement je lança alors...

- J'ai vraiment hâte, Ero-Sennin !

Le reste de la journée fut consacré à une sorte de visite guidée afin de me familiariser avec les lieux et l'environnement qui, je devais l'avouer, était assez singulier. On nous présenta tellement de grenouilles que lorsque nous eûmes enfin l'occasion de manger un morceau, ma tête grouillait de prénoms sur lesquels je n'arrivais à apposer aucun visage. Les créatures, de plus en plus nombreuses, m'avaient tout le long de la balade dévisagées avec intérêt. Face à ma totale incompréhension, Jiraiya-Senseï me vint en aide en m'expliquant que seuls des, selon lui, privilégiés avaient l'occasion de pénétrer en ces lieux et de faire connaissance avec cette société ancestrale. Le flot incessant de grenouilles aux ton et formes variés augmentait à mesure de nos pas, notre seule présence provoquant de soudaines apparitions et murmures au sein de cette foule de plus en plus dense et compacte. Je dus à plusieurs reprises marcher sur la pointe des pieds, slalomant littéralement entre des groupes disparates comportant des batraciens de toutes tailles, ce qui n'arrangeait guère les choses. Il semblait que toutes les espèces s'étaient donné rendez vous en un lieu commun, vivant en complète harmonie au sein d'un environnement qui leur était favorable, la chaleur et l'humidité élevée étant au rendez-vous. Le crépuscule approchant rafraîchit toutefois l'atmosphère, favorisant l'apparition d'une légère brise qui vint embrasser toute la vallée de sa fraîcheur nocturne. L'heure était enfin venue de passer à table, et il faut dire que les récents événement m'avaient quelque peu mis en appétit ! Ce fut donc sans plus attendre que nous nous attablâmes en compagnie de plusieurs petits êtres qui s'empressèrent de nous apporter de succulents mets ... enfin, presque.

La dénommée 'Ma, dont l'âge avoisinait celui qu'Ero-Sennin qualifiait de 'Pa, me servit personnellement, arborant le plat avec fierté, tel un trophée de chasse dûment gagné. L'odeur faisant vibrer les sens gustatifs et olfactifs des autres convives me donnait envie de vomir. Jamais je n'avais vu un tel mélange d'éléments entassés pèle-mêle dans un bol commun. Sous la vapeur tiède se distinguaient des bouts de brindilles, des pattes de sauterelles, quelques nénuphars en guise de verdure et la tête crue d'un poisson, le tout parsemé d'insectes à la peau reluisante. Il me semblait donc plus qu'évident que l'eau prenne une telle couleur, virant de son habituel reflet pour atteindre une teinte vaseuse et fade qui me donnait envie de tout jeter par terre. Conscient néanmoins que ceci était le seul plat consistant que j'aurais l'occasion de manger et qu'ayant fini mes réserves de nourriture il fallait bien que je me mette quelque chose sous la dent, j'attrapai fébrilement une fourchette et portai à ma bouche un insecte non identifié. Le goût était atroce, et je ne parvenais à l'avaler tant j'étais répugné par sa seule saveur.

Les bouchées se succédèrent sans grand enthousiasme de ma part, et lorsque je m'attaquai aux brochettes dans l'espoir d'y trouver quelque chose de plus mangeable, je me rendis compte que la plupart étaient composées d'insectes aussi dégoûtants que ceux de ma soupe. Le repas sembla durer des heures, et en dépit de mon peu d'appétit, je terminai mon plat. Désormais repu, ou du moins en apparences, et avec un arrière goût peu appréciable d'insecte grouillants, je l'enroulai dans mon duvet non loin d'Ero-Sennin, qui en l'espace de dix secondes s'était déjà endormi. La voûte nocturne éclairait les environs par la présence de milliers d'étoiles me donnant l'impression de me trouver au beau milieu d'un océan céleste, et semblait si proche que j'aurais pu les attraper une à une en levant simplement le bras. Néanmoins, la fatigue eut raison de moi, et Morphée m'emporta dans un doux repos sans rêve. Mais déjà, le jour illuminait les environs, chassant les ténèbres et camouflant les étoiles sans pour autant me réveiller. Torse nu et en caleçon, je m'étalai sur la totalité de ma couette, allant jusqu'à déborder sur celle de mon Senseï, qui, et je l'ignorai, était déjà debout. La bave au coin des lèvres, je reçus soudainement en quantité non négligeable le contenu d'une bassine entière d'eau qui me fit réveiller en sursaut, alerté par cette brusque agression qui n'était en fin de compte qu'une supercherie. Je dévisageai l'attaquant, Ero-Sennin, en marmonnant qu'un tel réveil en fanfare ne resterait pas impuni ... j'allais lui montrer de quoi j'étais véritablement capable ! Sans perdre une seule seconde, j'attrapai mes vêtements, m'habillai à la va-vite et emboîtai rapidement le pas de peur de me perdre au beau milieu de cet espace exotique. Une boule au ventre caractéristique de mon désir de débuter l'entraînement remplaçait la faim qui me tenaillait l'estomac. En l'espace de quelques secondes, nous étions sur place. Commençant mes exercices quotidiens par une série d'échauffements rapides, j'attendais, excessivement impatient, davantage de clarifications sur ce pourquoi nous avions fait tant de trajet. C'est à ce moment que je pus voir Ero-Sennin se reculer puis s'adosser à l'arbre qui se trouvait derrière moi... C'est alors que 'Pa commença.

- Bien, Naruto-chan ! Commençons. D'abord, avant de commencer un quelconque exercice, je vais t'expliquer en quoi consiste le Senjutsu, l'Art Ermite, en lui même. En résumé, c'est une question d'énergie. Pour l'instant, dans ta vie de Shinobi, tu devais composer avec l'usage de deux d'entre elles. L'énergie physique, brute, et ta réserve de chakra, nécessaire pour l'exécution de toute technique. Jusque là, aucun problème, n'est-ce pas ? Là où ça se complique, c'est lors de l'incorporation.. De l'énergie Naturelle ! Tout ton entraînement sera dirigé là dessus. Tout autours de toi réside une énergie dont tu n'as peut-être jamais soupçonné l'existence, l'essence brute de la Nature. L'objet de cet entraînement sera d'attirer cette énergie à toi, de fusionner avec elle pour être dans la capacité d'utiliser sa force. Mais attention ! Tu devras être capable, à terme, de maintenir un parfait équilibre entre énergie physique, spirituelle, et naturelle, sinon... Et bien... Jiraiya, tu peux lui expliquer ?
-Hum, et bien, si tu laisses le chakra naturel prendre trop l'ascendant sur toi, Naruto, tu... Hmm. Tu vois ces statues tout autours ? Tu te transformeras en l'une d'elle. Profite bien, mon cher élève !
- Il dit vrai, en effet. Et, a contrario, si tu ne laisses pas assez cette énergie entrer en toi, tu ne pourras pas prétendre maîtriser un quelconque Art Ermite. Ici, nous mettrons en pratique le premier entraînement, destiné à te familiariser avec l'énergie naturelle. Viens, approche prêt de cette cascade. Cette huile qui y coule... Elle va te permettre d'artificiellement ressentir cette énergie, et de tenter de la maîtriser. Des questions avant que l'on commence ?

C'était l'endroit le plus insolite qui m'ait été donné de voir. La faune sauvage et tropicale s'estompait légèrement, entourant de ses feuilles géantes le périmètre dans lequel je me trouvai d'une allure protectrice. Au centre du lieu au sol terreux se trouvait une cascade où coulait abondamment un liquide à la couleur peu ragoutante, un gris pâle, lui donnant une allure presque compacte. Le tout s'entassait dans un bassin creusé à même la pierre qui, fréquemment heurtée par la puissance de l'élément, arborait une surface lisse quasi douce au toucher. Une série de petites marches faisaient office de voie d'accès principale à la fontaine, encadrée d'un vaste plateau rocailleux où des grenouilles taillées dans la pierre dominaient de par leurs statures imposantes et leur nombre pharamineux, une cinquantaine, tout au moins. Leurs visages bienveillants et solennels reflétaient un état de méditation, à en juger par la position en tailleur que chacune d'entre elles avaient adopté. Quand avaient-elles été érigées ? Et surtout, comment ? Était-il vraiment possible pour de si petites créatures de construire tant de pièces si majestueuses ? J'avais du mal à le croire, mais la présence de ces chefs d'œuvre me prouvait le contraire. Quoi qu'il en soit, je trouvais cette aire très appropriée pour débuter un rigoureux entraînement. L'aura dégagée par les statues invitait à une séance de méditation, d'apaisement spirituel et corporel, de recherche de soi, tandis que le bruit de la cascade se voulait d'apaiser les esprits trop contrariés. Pour preuve, le nœud au ventre que je traînais depuis ce matin s'était progressivement estompé, laissant place à un feu ardant qui sans préavis s'empara de mon corps, échauffant mes muscles et me faisant presque ignorer la faim qui me tenaillait l'estomac. Une dernière série d'assouplissements musculaires, et j'étais fin prêt ! Légèrement en retrait, Jiraiya faisait office de spectateur, mon Senseï du moment étant la vieille grenouille qui, la veille, m'avait asséné d'un violent coup de canne. Me passant furtivement une main dans les cheveux, j'en ressentis une bosse qui avait eu toute la nuit pour prendre de l'ampleur. Tout ce que j'espérais pour le moment était que Papi Grenouille ne prenne pas cette fâcheuse habitude.
J'expirai bruyamment en entendant les premiers mots à moitié croassés par le dénommé 'Pa. De la théorie, encore et toujours de la maudite théorie ! Toutes ces explications qui me donnaient un mal de crâne fou ne faisaient que me désorienter car la plupart du temps je n'y comprenais strictement rien. Il suffisait de me voir à l'œuvre lors d'un entraînement avec Kakashi-Senseï par exemple, durant lequel je devais souvent me faire expliquer les grandes lignes des affinités et techniques ninjas.

Les paroles batraciennes furent donc accueillies par un soupçon d'appréhension teinté de frustration quant à ces explications forcées qui me torturaient les méninges. C'était presque pire que les coups de canne qui pourtant ne faisaient pas le plus grand bien. Croisant les bras en tentant de me concentrer, je me remémorai mentalement chaque mot présent dans chaque phrase afin de comprendre et d'assimiler ses dires. Et ce ne fut pas chose aisée, loin de là. La première phrase me gênait déjà, dissuadant potentiellement la suite des explications. Mais si je voulais acquérir ce nouveau jutsu qu'Ero-Sennin avait mis tant de temps à maîtriser, si je voulais ramener Sasuke et battre l'Akatsuki, je devais prendre sur moi même ces difficultés de compréhension sous peine d' être contraint à rebrousser chemin. Après tout, si Jiraiya-Senseï avait réussi à maîtriser ce fameux Senjutsu, j'en serais aussi capable ! Je tentai en conséquent de récapituler mentalement le peu d'éléments dont je disposai jusque là. En bref, il fallait que je capture une puissance extérieure dont j'ignorai l'existence même ... c'était un peu le même procédé que celui de Kyubi, excepté que ce cas ci se déroulait de façon interne. De plus, j'avais pleinement conscience des pouvoirs du Bijuu et m'acharnai souvent à les repousser, quand bien même le désir de les posséder était plutôt tentant. Dans ce cas de figure, je devais aussi apprendre à doser la quantité de puissance entre trois catégories. Encore une fois, je pouvais effectuer un rapprochement avec le monstre sommeillant au creux de mon ventre. S'il prenait trop de place, il risquait de me contrôler. Je devais donc me rendre maître de la situation, imposer ma volonté, sauf qu'ici l'exercice semblait plus subtil. Au gré des explications, je hochai la tête en avant afin d'encourager 'Pa à poursuivre son monologue. L'intervention de Jiraiya me fit cependant froid dans le dos. Regardant autour de moi d'un air hébété, je compris maintenant qu'aucune des créatures vivant en ce monde n'avait construit ces statues, car elles étaient à la base ... des êtres de chair et de sang ! Si je ne voulais pas finir comme elles, j'avais intérêt à m'appliquer ! Déglutissant avec difficulté, je braquai à nouveau mon regard azur sur la grenouille qui, d'un signe de main palmée, m'invita à la rejoindre. Intrigué mais obéissant, je me mis en route.

-*De l'huile ?*

L'huile en question était le fameux liquide déversé dans le bassin à travers une gueule de crapaud de pierre. Pour l'instant j'ignorai son utilité mais dès que 'Pa m'autorisa à ouvrir le bec, je me pressai de l'assommer de questions une fois que je l'eus rejoint à la fontaine.

" Papi, je voulais savoir dans combien de temps je serais apte à utiliser le Senjutsu !! Ah, et puis je n'ai pas très bien compris le coup de l'énergie Naturelle , comment peut-on maîtriser quelque chose que l'on ne voit pas ?! Et puis à quoi sert cette huile ? Va-t-elle me rendre plus fort,'ttebayoooo ?? Et puis vous n'allez pas encore me taper avec votre canne hein ... si ? "
- Euu, hrum, Naruto-chan... dit-il en laissant s'installer un silence. Ne m'appele plus jamais Papi !!
- Bon... Maintenant que ça, c'est clair, laisse moi répondre à tes interrogations... Dans le meilleur des cas, tu auras assimilé les bases du Senjutsu dans 2 semaines. Pas moins. Et aprèc cela, il y aura encore beaucoup de travail, crois moi. Donc oublie tout concept de "vite fait bien fait" !! Deuxio, c'est très justement pour cette raison que l'apprentissage du Senjutsu est très complexe. Tu dois apprendre à ressentir quelque chose qui dépasse ta condition d'humain, et ça ne s'improvise pas ! Ton Maître a mis des années pour parfaire sa maîtrise. Mais, cela est une autre histoire... Car, vois-tu, Jiraiya-chan à acquis le summum des Arts Crapauds, et je dis pas ça pour te flatter, vieux débris !
- Moi aussi je vous aime, Kaeru-sama !
- Hum, Bon. Pour finir, concernant cette huile. Elle ne te servira que durant l'apprentissage. En dehors du Mont Myouboku, elle perd toutes ses propriétés, et devient inutilisable. Il s'agit juste d'un MOYEN pour accéder dans un premier temps à l'énergie naturelle. Plus tard, tu seras capable d'appeler de toi même cette énergie ! Bien alors, si tu n'as pas d'autre question, nous allons commencer. Enlève ton survêtement, et vient t'asseoir prêt de la cascade, en tailleur.

Face à l'énumération confuse de mes multiples demandes, il semblait que la veille grenouille allait en perdre son latin tant l'expression qu'elle affichait en ce moment même prouvait à quel point elle semblait déboussolée. Elle avait beau connaître mon nom ainsi que la raison de ma présence ici, mes anodines questions avaient eu pour effet de la laisser totalement hébétée, comme si les paroles manquaient à venir par elles-mêmes. Et, comme à son habitude, Ero-Sennin demeurait encore et toujours en recul. Je l'entendais pouffer tout bas, allant jusqu'à s'esclaffer haut et fort de ma bêtise, signe que de toute évidence, j'avais mal saisi, pour ne pas dire pas du tout, la portée des propos tenus par le batracien. Me retournant vers mon Senseï aux cheveux argentés le visage rouge le colère, je m'empressai de l'enguirlander en balbutiant à moitié, honteux d'être l'objet d'une telle risée. Après avoir brandi un poing vengeur vers l'homme pour lui montrer de stopper ces injures envers mon idiotie, les yeux écarquillés de fureur et le teint rouge d'embarras, la grenouille mit fin à cet épique discours en m'assénant une nouvelle fois d'un coup de canne qui par un miracle inattendu, n'atteignit pas ma première bosse déjà fort enflée. Non, elle se contenta d'en créer une nouvelle, m'arrachant à nouveau un terrible cri de douleur, m'obligeant à porter mes mains tremblantes sur le sommet de mon crâne aux épines dorées. De très légères larmes vinrent perler mes yeux tandis que je me plaignais à nouveau de ce traitement, selon moi inadmissible. Profondément agacé par tant d'attaques surprises envers lesquelles toute parade était impossible, j'écoutais en faisant la moue les explications plus approfondies du vieux crapaud. Tout d'abord, je demeurai abasourdi face à l'estimation de la durée que j'allais mettre à pouvoir commencer à cerner tout l'étendue du jutsu propres aux Sennins. Deux semaines minimum ?! C'était bien trop pour moi ! Un tel délai, synonyme d'une importante perte de temps, me paraissait inconcevable. Papi Grenouille ne me connaissait pas encore assez bien pour pouvoir convenablement juger de mes véritables capacités !! J'allais lui montrer qu'en deux semaines, voir moins, je serais capable de maîtriser cette nouvelle source de pouvoirs !! L'ancêtre allait apprendre que ma volonté de feu n'était pas du genre à se contenter d'une approximation temporelle, et qu'au travers de ma force psychologique j'avais pour but constant de toujours donner le meilleur de moi-même, en n'importe quelles circonstances !! Enfin, il suffisait juste que j'aie l'estomac suffisamment rempli, sans quoi s'entraîner à quêter ses propres limites deviendrait une tâche bien difficile ... Par la suite, je tentai de me remémorer les paroles du vieux sage dont la taille ne devait guère dépasser celle de mon fémur ... "ressentir quelque chose qui dépasse ta condition d'humain. " Je ne comprenais pas un traître mot , mais l'emploi du verbe dépasser me mettait sur la voie de la compréhension ... il était temps !! Sa dernière réponse vint titiller ma curiosité car elle concernait l'huile déferlant de manière continue à mes pieds, emprisonnée dans une sorte de bassin taillé dans la pierre. Ainsi donc, ce liquide allait m'aider à parfaire mon entraînement ... Bon, ça, j'étais sûr de l'avoir saisi. Sans plus attendre, j'obéissais et enlevai successivement pull, pantalon, chemise et bandeau ninja, le concernant qu'un caleçon (sale) et le collier, un cadeau de Mamie Tsunade. Bien qu'à moitié nu, je me sentais toujours aussi bien, comme si je ne ressentais plus les effets du froid. Sans doute était-ce du à l'humidité pesante dont était emprunte l'atmosphère ... sans plus attendre, je me mettais en tailleur dans la position du lotus à l'endroit indiqué par la patte palmée de la grenouille, grand sourire aux lèvres. Davantage d'instructions, vite 'ttebayoo !!

- Bon, Naruto-chan. Maintenant que tu es prêt, il est temps de se jetter à l'eau. Je vais tout d'abord te mettre une goutte d'huile sur le crâne. Cela aura pour effet d'attirer artificiellement l'énergie Naturelle à toi de façon brutale. Mais c'est le meilleur moyen pour t'y familiariser. Ton but, garde-le bien en tête, est de maîtriser cette énergie qui va couler en toi ! Tu ne dois pas te laisser envahir, ni baisser ta vigilance ! Et, dernière chose. Ne t'étonnes pas si je te cogne la tête avec mon bâton... C'est pour ton bien.. Allons-y, je mets l'huile attention !

A présent installé de manière confortable à l'endroit désigné par la grenouille, je jubilais intérieurement, heureux de pouvoir enfin varier mes techniques en acquérant l'art Ermite tant prisé. Il faut dire que pour le moment, je n'étais pas vraiment diversifié dans l'utilisation de mes jutsus, qui depuis plusieurs années ne semblaient pas avoir pris une seule ride : ainsi, j'employais avec toujours autant d'assiduité le Kage Bunshin no jutsu que j'avais appris après m'être fait manipuler comme un imbécile par un junnin du village qui, depuis, croupissait dans les geôles de Konoha. Et, lorsque je repensais au temps qu'il m'avait fallu pour l'apprendre; quelques heures tout au plus, je me rendais compte de la différence de niveau qu'il pouvait y avoir entre le jutsu de clonage et le rasengan, par exemple. J'avais maîtrisé l'orbe tourbillonant en seulement trois jours, une véritable prouesse, digne d'un ninja de mon envergure. Ero-Sennin m'avait en passant raconté que le créateur de cette même technique, le défunt Yondaime Hokage, avait mis plus de trois ans pour l'inventer et la modeler à mesure de ses diverses tentatives. Il avait, tout comme moi, du passer par trois stades intermédiaires que Jiraiya m'avait représenté sous la forme de balles d'air et de caoutchouc. En fixant mes mains approximativement saines, j'avais l'impression d'avoir appris la technique de rang A la veille tant le souvenir de l'entraînement restait gravé en ma mémoire comme au premier jour. Mes doigts avaient atrocement souffert, tout comme la moindre parcelle musculaire que contenaient mes mains. La totalité avait été soumise à un effort extrême qui, poussé à son paroxysme, aurait sans doute eu raison de moi si je ne l'avais pas maîtrisé par mon implacable force de volonté. Dans de telles situations, c'était le mental qui faisait tout et qui différenciait bien souvent un échec d'une réussite. Dans mon cas, l'entreprise fut couronnée de succès, et je pouvais désormais rivaliser de puissance avec le Chidori de Sas'ke. Durant nos deux duels, sur le toit de l'hôpital puis dans la vallée de la fin, j'avais eu recours à ce jutsu dans l'espoir de battre enfin celui que le village admirait tant, l'héritier du Sharingan légué par une famille qui avait été exterminée jusqu'au dernier. Mais à chaque fois, ma tentative n'avait été qu'un piteux échecs parmi les tant d'autres que j'avais eu le malheur de réaliser durant ma si courte vie de shinobi talentueux. Mais il était maintenant temps de rattraper le temps perdu en devenant plus fort grâce à ce nouveau pouvoir. Peut-être pourrai-je, avec lui, ramener enfin au village celui que je considérais comme un frère. Les explications de papi Grenouille mirent fin à mes digressions. Trop occupé à écouter attentivement ce qu'il était en train de me dire, je n'avais pas remarqué l'éloignement progressif de mon Senseï aux cheveux argentés qui était resté passif, bien qu'hilare, durant la mise en place de l'entraînement. Bon, à première vue je semblais avoir saisi ce que le vieux me demandait maintenant d'exécuter. Rien de bien compliqué, en somme, du moins j'en aurais le cœur net après mon premier essai. Le liquide huileux allait donc m'être versé sur le crâne pour améliorer ma connexion avec l'énergie de la nature ... si cela pouvait m'aider à aller plus vite, j'étais prêt à me jeter tête la première dans le bassin ! Mais au risque de me prendre à nouveau un coup de canne sur la tête, je ne tenais pas à renouveler l'expérience ... du moins, pas pour le moment, héhé. Il était désormais temps de commencer. Alors que la grenouille s'éloignait de quelques mètres pour aller puiser un peu d'huile dans le bassin, je fermai les yeux et joignit les mains, doigts pliés se touchant et paumes vers les ciel pour former une sorte de creux. Une position symbolique à travers laquelle je m'apprêtai à accueillir spirituellement l'énergie naturelle qui, et je l'espérais, foisonnerait bien vite en moi au moyen de l'huile. Tandis que j'achevai ma préparation mentale afin de réussir à contenir au mieux l'afflux d'énergie, je sentis une goutte perler depuis le milieu de mon crâne, glissant lentement le long de se dernier pour venir humidifier une de mes joues. Lors de son bref trajet, j'avais fermé les yeux, me laissant progressivement envahir par une force que je pressentis dès l'instant où le liquide entra en contact avec mon épiderme. La sensation était nouvelle et incroyable, presque unique si je pouvais essayer de la définir. Le me sentais bien et avait presque oublié la remarque de papi Grenouille concernant les frappes de bâtons qui n'allaient plus tarder à venir. Progressivement, la force invisible mais omniprésente s'emparait de moi, pénétrant chaque parcelle de ma peau dans un même souffle et m'apportant un élan de puissance ainsi qu'un regain d'énergie. J'avais l'impression de me sentir renaître et oubliai momentanément le but de l'exercice. Les effets secondaires ne mirent guère longtemps à se manifester et, à mon plus grand déplaisir, la canne allait bien vite faire son come back.

-* Ce n'est pas le moment, Naruto! Reste concentré, 'ttebayooo !! *

La chose s'avérait plus compliquée que prévu, et je compris que j'allais passer deux semaines assez éprouvantes, durant lesquelles il faudrait que je donne tout ce que j'avais afin de prouver que j'étais digne de l'héritage légué par Ero-Sennin. Peu d'élus avaient eu l'occasion, voir le privilège, de fouler de leurs sandales ce lieu considéré par certains mortels comme sacré. En tout cas, c'est ce que m'avait confié Papi Grenouille lors de mon arrivée ici. Voilà pourquoi je m'estimai chanceux, et comptai bien mener mon entraînement jusqu'au bout dans les plus brefs délais. Toutefois, la méditation vira au cauchemar en l'espace de quelques secondes. Ma concentration encore vacillante produisit l'inverse de l'effet escompté. Au lieu d'équilibrer les énergies comme la grenouille me l'avait longuement expliqué afin de former un tout en parfaite symbiose, les puissances se mélangeaient, créant un véritable chaos à l'intérieur de mon organisme. Et, au bout d'un moment, les prévisions du vieux batracien advinrent. L'énergie naturelle prit le dessus sur les deux autres. Presque aussitôt, je ressentis les effets de ce surplus de force : mon visage s'allongea, mes joues grossirent démesurément et, tandis que ma bouche s'étirait dans un rictus atroce, je sentis ma peau devenir flasque et pâteuse, comme la vase d'un marais où aucun être vivant n'avait mis les pieds depuis des siècles. Mon apparence ressemblait à s'y méprendre à celle des grenouilles de marbre m'entourant. Aussitôt pris de panique, j'ouvris des yeux globuleux et tournai la tête dans tout les sens, complètement affolé. Fixant mes mains, je m'aperçurent qu'elles devenaient palmées et des verrues commençaient également à poindre sur mon torse et mes bras. Ce phénomène ne semblait pas décidé à s'arrêter, malgré mes nombreuses protestations.

- Aaaaaaaaaahhhh mais c'est quoi ce truc ??? A l'aide !!!

Je secouai les bras comme un fou fêlé essayant tant bien que mal d'enlever sa camisole de force, faisant office de seconde peau. Ici, le schéma était identique, hormis un très léger détail, celui de ma peau perdant complètement son aspect humain au profit d'un nouvel épiderme caoutchouteux parsemé de taches brunes. Je comprenais maintenant quels étaient les fameux " risques " dont Papi Grenouille avait fait l'ellipse tout à l'heure. La puissance de cette fameuse énergie naturelle " débordait " et prenait le contrôle de mon corps, un peu comme lorsque Kyûbi profitait d'une forte émotion de ma part afin de prendre le dessus. Même si le jutsu ne faisait pas flancher ma conscience comme avec le roi des Bijuus, il n'en demeurait pas pour le moins dangereux. Me dépêtrer semblait ne servir à rien, mais mon senseï du moment guettait. D'un geste presque mécanique, il joignit ses deux mains palmées afin de former un seul et unique sceau. Un nuage de fumée apparut, enfermant en son sein non pas une casse mais une massue miniature, de petite taille, d'un noir luisant sous ce soleil de plomb. Sans plus attendre, l'objet rejoignit ma tête et une symphonie composée d'une note, celle de la batte heurtant l'arrière de ma tête dans un bruit sourd, retentit dans les environs.J'eus si mal sur le coup que je posai mes mains sur l'endroit meurtri en poussant des petits cris de douleur, indigné d'avoir à subir encore ce châtiment sans raison apparente cette fois.

- Héééééé mais j'ai rien fait !!!
- Regardes-toi plutôt dans le lac d'huile au lieu de ronchonner

Me relevant tant bien que mal, je finis par m'exécuter. Mon visage était redevenu normal, et je ne semblait garder aucune séquelle de ce malheureux événement. Poussant un soupir de soulagement, je m'assis en tailleur, prêt à reprendre l'entraînement. Mais avant, j'avais quelques questions à poser à mon drôle de professeur. C'est à ce moment que je lui demandais pourquoi je m'étais transformé en Crapaud et si j'avais réussi à équilibrer la quantité d'énergie naturelle.

- Écoute bien : l'énergie naturelle doit être savamment dosée. Pour le moment, tu as la possibilité de l'acquérir grâce à l'huile et, lorsque tu seras suffisamment compétent, tu seras capable de l'invoquer sans avoir recours à cet intermédiaire. Mais en utilisant l'huile et vu que tu viens tout juste de débuter ton entraînement, il y a des risques. Si je t'ai à moitié assommé avec ma canne, c'est pour éviter que tu ne te métamorphoses complètement. Si je n'avais pas été là, tu aurais sans doute terminé comme les statues se trouvant tout autour de toi.

Un geste large de sa part, et son bras embrassa d'emblée la quasi totalité de la zone, qui comportait de grandes statues de pierre adoptant la même position de méditation que la mienne. Ainsi, ils avaient autrefois été humains, mais leur existence s'était arrêtée en ces lieux ... l'énergie naturelle avait pris le dessus, rendant leur nouvelle apparence immortelle. Les " victimes " se comptaient par centaines, car la présence de ce que j'avais pris pour des œuvres d'art s'étendait sur plusieurs mètres. Si je ne voulais pas les rejoindre, il fallait que je m'applique ! Commençant finalement à comprendre le véritable enjeu de cette épreuve, je pris à nouveau la pose de méditation, joignant mes mains au niveau de mon ventre, paumes vers le haut, le dos des doigts collés entre eux. j'entendis les petits pas de Papi Grenouille frôler la surface lisse de la pierre entourant la fontaine d'huile, signe qu'il se déplaçait vers cette dernière. Après avoir à nouveau puisé le précieux liquide, il se rapprocha et me le versa une seconde fois sur le crâne. La substance poisseuse se déversa sur mes cheveux, ruisselant dans mon cou et baignant mon torse. Je fermai les paupières, sourcils mi froncés, et tentai de percevoir l'énergie naturelle. L'espace d'un instant, je ne ressentis rien. Puis, progressivement, une chaleur inconnue apparut, provenant de mon ventre. Elle se répandait progressivement dans tout mon corps, signe que l'énergie naturelle tentait à nouveau d'asseoir sa supériorité. A moi de la contenir maintenant. Les jours se succédaient à un rythme infernal, si cadencé que je n’avais pas une minute de répit. A la place de mes succulents bols de ramens qui, la plupart du temps, me calaient pour toute la journée, j’étais contraint d’ingérer la bouffe locale absolument immonde. Et, bien entendu, elle était proportionnelle à la taille des habitants de cet étrange monde. Autrement dit, je ne me mettais quasiment rien sous la dent. C’en était si désespérant que je rêvais parfois de nouilles chaudes, celles d’Ichiraku, qu’il me tardait de goûter à nouveau. Mais pour le moment, je n’avais pas vraiment le temps de penser à autre chose qu’à mon entraînement qui prenait de plus en plus de consistance à mesure du temps qui passait. Désormais habitué aux coups violents de la grenouille barbue, je percevais plus distinctement l’énergie naturelle et mes métamorphoses catastrophiques étaient devenues moins fréquentes, sans pour autant disparaître totalement. Je me sentais étrangement plus fort, ou du moins plus résistants face à l’adversité éventuelle, preuve que je commençais à édifier et à consolider un lien avec ce qui m’entourait.
C’en était désormais fini des lichettes d’onguent huileux. Pa’ m’avait intimé l’ordre d’aller me placer directement sous la cascade, genoux dans le liquide et torse complètement poisseux. Malgré la situation peu enviable, je constatais mes progrès assez étonnants et rapides : un l’espace d’une semaine, j’étais parvenu à un niveau tout à faire satisfaisant, une sorte de transition entre le novice et le vétéran. Il s’agissait maintenant de pousser mes capacités jusque dans ses retranchements et d’assimiler parfaitement la technique. La journée qui s’annonçait, comme toujours, ensoleillée, m’encouragea de plus belle à poursuivre dans cette voie. En l’absence d’Ero-Sennin, c’était la vieille grenouille qui prenait tout en charge, et autant vous dire qu’elle était loin de constituer le maître « cool » et « sympa » que chaque apprenti souhaiterait avoir. Très exigent, râleur, entêté, le batracien ne me laissait pas une seconde et s’octroyait chaque jour un petit défi, à savoir me faire souffrir davantage en m’imposant mes séances de méditation dans les lieux les plus inappropriés : il y a quelques jours, je dus grimper au sommet d’une roche à l’embout rond où je pus m’installer à peu près confortablement. Néanmoins, les gamelles qui suivirent se comptèrent par dizaine, et parfois il suffisait de bien peu pour que je perde l’équilibre et me retrouve à une cinquantaine de mètres plus bas. Sans la résistance procurée par le Senjutsu qui me permettait d’amortir quelque peu les coups, il y aurait sans doute eu de la casse.

Aujourd’hui, retour sous la singulière cascade qui, se déversant en trombe sur mon torse nu, me fit au début l’effet d’un fouet me lacérant les muscles dorsaux. Bien vite, je dus apprendre à m’accoutumer à cette sensation qui devint passagère au bout d’un moment. Des minutes, des heures entières s’écoulaient sans que je ne daigne ouvrir l’œil tant ma concentration avait atteint un stade que je croyais injoignable. Mains jointes conformément à la posture conseillée par Pa’, menton légèrement baissé vers mon cou, je laissais le liquide glisser entre mes cheveux, pénétrant chaque pore de ma peau en me procurant une foule d’impressions étranges. Comme toujours, je ressentis cette chaleur inhabituelle s’emparer de tout mon corps, signe que l’énergie était présente. Puis, progressivement, je tentai de la contrôler non sans peine, bien que plus facilement lors du début de mon initiation, la concentrant essentiellement au creux de mon ventre. Même si j’avais franchi cette étape, la suivante s’annonçait particulièrement corsée ; Répartir les foutues énergies était la chose la plus difficile qu’il m’ait été donné de faire. A côté de cela, l’entraînement au Rasengan qui m’avait pris trois jours entiers avait été une partie de plaisir. Jamais je n’en avais autant bavé, et mon calvaire n’était pas encore terminé ! Ce chemin de croix me fascinait plus qu’il ne m’effrayait puisqu’il me prouvait que j’étais capable d’affronter n’importe quelle situation et d’en sortir vainqueur, si ma volonté ne vacillait pas bien entendu.

- *J’y suis presque, je le sens … *

Presque, c’était le mot. Car l’énergie s’empara à nouveau de moi, transformant mon avant-bras droit en celui d’un batracien. Ni une, ni deux, la réaction de ‘Pa fut instantanée et en un rien de temps je m’étalai au milieu du bassin doré, le souffle court et le front imbibé de sueur. L’air frais m’apporta les senteurs de plantes exotiques qui me rappelèrent les odeurs du village de Konoha, et le bruit de l’eau déferlant avec force fit me remémorer la lutte de la vallée de la fin. Flottant quelques instants, les yeux entrouverts vers un ciel sans nuages étincelant, je me relevai lentement et décidai de m’accorder quelques minutes de pause, pas plus. J’allais en profiter pour faire une petite balade dans les alentours qui, à force, commençaient à devenir étrangement familiers. Malgré son désordre apparent, la densité de sa végétation et ses innombrables variations d’altitudes, ce monde me plaisait. Son côté hors du commun m’attirait sans que j’en comprenne vraiment la raison, et j’espérais avoir l’occasion d’y revenir aussi souvent que possible après en avoir fini avec l’apprentissage présent. Plus j'avançais dans ma quête et plus j'avais l'impression de me découvrir. Jamais je n'aurais imaginé qu'un entraînement en apparence facile pouvait être aussi contraignant ; la position que la grenouille m'intimait d'adopter plusieurs heures par jour me faisait des courbatures épouvantables lorsque je me levai après être resté immobile je ne sais combien de temps. Afin de capturer l'énergie naturelle, il me fallait demeurer absolument stoïque, régulant même mon souffle et ignorant la faim qui me tiraillait l'estomac, quémandent un bol de râmen que je n'aurais pas, étant en régime forcé depuis maintenant une dizaine de jours. Aujourd'hui, après s'être concerté en silence, Papi Grenouille conclut que mon entraînement sous la cascade était bel et bien terminé, et qu'il fallait désormais que je collecte l'énergie sans recourir à l'huile graisseuse qui me collait les cheveux sur la figure et, afin de me motiver, il m'avait préparé une petite surprise. Après m'avoir réveillé au moyen d'un seau d'eau sur la tête, je dus le suivre en ronchonnant à moitié, ingérant sur le chemin quelques feuilles garnies d'insectes à la texture pâteuse. L'odeur me donnait la nausée et, une fois mon petit-déjeuner terminé, j'avais l'impression de n'avoir rien mangé tant les proportions qu'on me donnait étaient infimes. Je savais néanmoins qu'il était inutile de râler et de demander une autre portion sous peine de voir la masse noire accrochée à la main trapue du batracien rejoindre ma tête en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Le silence avant tout, y compris pour mon estomac qui, depuis le début de mon « séjour » semblait avoir diminué de volume.

Comme prévu et après quelques minutes de marche en guise d'échauffement matinal, nous arrivâmes au point d'entraînement, une étendue parcourue de pics affreusement hauts faits de pierre lisse. Après m'avoir fait passer une petite table de bois, Papi me désigna un point d'appui plus en hauteur que les précédents, comme pour m'obliger à m'appliquer davantage sous peine de faire une chute d'une cinquantaine de mètres. Les fois précédentes, il m'avait rattrapé avec sa langue visqueuse incroyablement forte, l'enroulant autour de ma taille en me ramenant sur ma planche, mais il m'avait plusieurs fois menacé de ne plus me sauver la peau. M'asseyant lentement sur mon point d'appui surplombant le vide, j'adoptai la position convenue et fermai les yeux, joignant les mains d'un geste solennel afin de faciliter le flux d'énergie à l'intérieur de mon organisme. Désormais, j'étais à même d'invoquer la puissance invisible seul, n'ayant plus besoin de l'appui de l'huile qui, auparavant, me servait d'intermédiaire. Le plus difficile dans l'affaire était demeurer parfaitement immobile tout en se concentrant à rassembler l'énergie. Le moindre mouvement et c'était l'échec. Après une ou deux tentatives infructueuses, je retentai le coup. A nouveau, l'énergie s'empara de moi, me donnant la sensation de me trouver sur la cascade d'huile puisqu'elle semblait envahir la moindre parcelle de chair, s'introduisant dans mon corps et dictant ses lois. A moi de la réfréner à présent ; sans plus attendre, je tâchai de canaliser la force en mon ventre, lui frayant une place entre les deux autres énergies, le tout devant être également réparti. Je les sentais s'affronter, s'étaler les unes sur les autres dans un chaos invraisemblable, mélange de couleurs et de sensations que je n'aurais jamais pu imaginer si je n'avais pas vécu cette expérience. Je retrouvais la sensation que me procurait Kyubi lorsqu'il tentait de m'assouvir, excepté que les énergies n'avaient rien de maléfique. Elles étaient au contraire saines, quoique légèrement belliqueuses, et me procurait un sentiment de bien-être … jamais je n'aurais pu penser la Nature autrement que par un interminable décor, de paysages de forêts et de collines vertes à n'en plus finir. L'énergie naturelle, c'était vraiment quelque chose d'extraordinaire.

Le regard de Papi était fixé sur moi, comme toujours. J'avais l'impression qu'il était capable de voir l'énergie circuler en mon sein, constatant ainsi ma progression ou au contraire mon incapacité à la canaliser, mais cela ne devait pas me déconcentrer pour autant. Aussi devais-je faire abstraction de mes soucis et de mes objectifs qui me torturaient au quotidien, comme celui de sauver Sas'ke de ses vieux démons, afin de me concentrer sur le mouvement des forces et de les répartir de façon juste.
Même si le processus semblait ne durer qu'une poignée de secondes, l'effort que je fournissais était colossal, presque aussi épuisant que l'entraînement avec les clones. Plus je produisais, plus la fatigue s'accumulait à vue d'œil et en fin de journée je peinais à marcher tant j'étais à bout. Outre la concentration, élément clé de cet entraînement, l'endurance était indéniablement le second facteur tout aussi déterminant que le premier, et il me fallait tenir jusqu'au bout, quoi qu'il m'en coûte. Un véritable marathon physique et mental, voilà ce qui m'animait au jour le jour. Soudain, je sentis la présence d'une force nouvelle, surgir de la combinaison des trois énergies à l'intérieur de mon organisme. Mon ventre semblait en feu … non, il l'était, à vrai dire. Une véritable flamme brûlait en son sein, ravivée par la force continue de la nature omniprésente. Avais-je ... réussi ?! Papi se mit alors à parler, me demandant d'ouvrir les yeux, un petit sourire, comme pour me dire...

- Tu as réussi petit... La seul différence que je vois, c'est que ton Chakra sennin est bien plus durable que celui de ton Senseï, tu pourras rester plus longtemps que lui en mode Sennin ! Bravo...

Entrainement Terminé

Validation Administrateur : Oui / Non
Expérience par poste : 1(?) 2(?) 3(?)
Expérience entrainement : (?)

Mes compliments si vous lisez le tout ! Un plaisir à faire ce petit entrainement, le Senjutsu j'espère, me sera validé

Moi je valide =)
Pour ce qui est de l'expérience je laisse Kamiko faire Wink

Ouais bah moi j'suis contre ^^"
De la part de notre ex-Naruto ayant sûrement fait une bonne action dans sa prévention:
https://naruto-no-war.forumactif.org/questions-f154/plagiat-ou-t2850.htm#20204

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